dimanche 5 septembre 2010

La journée du samedi 21 août 2010

Durant cette journée fort remplie nous avons visité la maison-atelier de Diego Rivera et Frida Kahlo (O’Gorman,1931-1932) – aujourd’hui devenue un musée –, le Campus de l’Université autonome nationale de Mexico (1952), la chapelle Nuestra Señora de la Soledad (Félix Candela, 1955) et le Centre de Coyoacan (Félix Candela, 1955).

Pour bien comprendre l’architecture de la maison-atelier de Diego Rivera et de Frida Kahlo, construite entre 1931 et 1932 – et habité jusqu’en 1934 –, il faut d’abord comprendre qui ce qui a conduit son architecte Juan O’Gorman (1905-1982) a créer les premières maisons fonctionnelles du Mexique. C’est sous l'influence de Le Corbusier et de son livre Vers une architecture, qu’il décide de ce lancer vers ce type de construction. Mais qu’en est-il de la pensée architecturale réelle qui sous tend cette œuvre ? O’Gorman crée une architecture fonctionnaliste ascétique plus près de la construction que de l’art. En somme, l’architecture de cet architecte est guidée par le principe de « la forme suit la fonction ». C’est pourquoi tant la structure que les éléments fonctionnels sont ici exprimés pour ce qu’ils sont, pour leur usage. La gouttière collectant les eaux de pluie sur les trois édifices est apparente et non pas dissimulée tout comme le réseau électrique et la plomberie.

Cette propriété comprend trois bâtiments – deux maisons sur pilotis et un laboratoire photographique plein pied – conçus selon une échelle standardisée pour un être idéal qui était loin de correspondre aux personnes réelles qu’étaient Diego Rivera et de Frida Kahlo. De plus, tout comme l’architecture des palais du Moyen-Orient qui sépare les genres - le Harem et les espaces du Sultan –, cette maison, propose deux aires de vie distinctes : l’atelier de Diego et la maison de Frida. Seule une passerelle relie les maisons par le toit. Un escalier extérieur mène à la porte-fenêtre de Frida. Ce qui nous donne à réfléchir sur le concept fonctionnel pensé par O’Gorman.

Côté pratique, la structure portante est en béton armé et le remplissage en tuiles de terre cuite structurelles. On retrouve des portes d’amiante avec cadres de fer et un escalier en spirale extérieur qui connecte les trois étages de l’atelier. L’architecte a porté une attention particulière à l’apport de lumière naturelle requis pour un atelier d’artiste. C’est pourquoi on note la présence pour l'éclairage latéral de l'atelier d'une fenêtre d'angle du plancher au plafond, ainsi de fenêtres-bandeaux en partie supérieure à chacun des étages et, pour l'éclairage zénithal, de trois sheds situés sur la toiture. Bien que plus petite, la maison de Frida est aussi abondamment éclairée. La couleur joue aussi un rôle impotant; bleu, rouge, blanc et gris couvrent les différentes structures. Ici, la couleur n'est pas symbolique comme pour l'architecture émotionnelle de Barragán et de Goeritz, mais plastique. Afin de faire des comparaisons plus poussées, veuillez vous référer aux oeuvres de Le Corbusier dont l'atelier de Ozenfant (Paris, 1923).

Pour en apprendre davantage sur le musée voir le billet de Nawel Khalid et sur la chapelle, celui de Marc Doré.

Texte de Soraya Bassil
Photographies de Edwige de Vathaire