dimanche 5 septembre 2010

La journée du 22 août 2010

Durant cette dernière journée de visite nous avons écouté une conférence offerte par l’architecte Javier Martinez portant sur la patrimonialisation du campus de l’UNAM et les lois régissant le patrimoine culturel du Mexique (1916-1972). Cette conférence sera traitée plus en détails dans un autre billet spécial.
Par la suite, nous avons effectué plusieurs visites in situ dont à la chapelle de las Madres Capuchinas Sacrementaries del Purísimo Corazón de María (Barragán, 1952-1955), le quartier résidentiel de los Jardines del Pedregal de San Angel (Barragán, 1945-1964), l’ensemble de logements Miguel Alemán (Mario Pani, 1947) et l’église La Medella Milagrosa (Félix Candela, 1953-1955).

Un dernier regard sur l’œuvre de Barragán, nous montre à quel point son travail quoique reconnu internationalement, n’est pas toujours respecté localement. En effet, le parc résidentiel de Los Jardines del Pedregal, un ensemble immobilier où il fut à la fois l’architecte et le promoteur, n’a pas survécu à l’usure du temps. Même s’il reste encore quelques-unes des résidences signée de la main de Barragán, la plupart des constructions d’origine ont été remplacées par des constructions contemporaines, d’autres fortement modifiées pour devenir des condominiums voire des écoles. La Plaza de las Fuentes est pratiquement détruite écrasée par les nouvelles tours à bureaux. Cette place qui servait d’entrée au développement n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle était située au croisement des avenues Fuentes et San Jerónimo. Le seul élément ayant survécu est l’Animal del Pedregal, la sculpture de Mathias Goeritz qui est oubliée dans un coin.

Ce développement urbain conçu durant la seconde moitié des années 1940 par Barragán, est à l’origine développé en harmonie avec le paysage du site dont les caractéristiques topographiques sont liées à la lave volcanique. L’architecte souhaite ainsi protéger cet écosystème particulier. Les limites du développement sont alors les avenues San Jerónimo et Universitaria au nord, l’avenue Insurgentes à l’est, l’autoroute périphérique au sud et à l’ouest. Il totalise 1 250 acres. Il s’agit d’un point tournant pour l’architecture moderne mexicaine. Les premières constructions sont la Plaza de las Fuentes (1949), la Lote Muestra et les maisons de Barragán et de Max Cetto.

La Lote Muestra était située au nord de la rue Cascada entre la rue Agua et l’avenue Fuentes, juste au sud de la Plaza de las Fuentes. Bien que développés comme espaces publiques, ces jardins servaient de modèles aux jardins que Barragán pouvaient développer pour les résidences privées. Tout comme les maisons modèles que Barragán conçoient avec Max Cetto, ils servaient à faire la promotion du développement urbain auprès des futurs acheteurs. La Lote Muestra occupait un espace de 7,4 acres. Dès 1953, le lot est morcelé et acheté par des particuliers pour en faire leurs jardins privés. Bien qu’il reste quelques fragments du concept d’origine réalisé par l’architecte, cette architecture paysagère n’est plus accessible au public.

Pour de plus amples renseignements lire: http://eng.archinform.net/projekte/2137.htm

Texte de Soraya Bassil