dimanche 5 septembre 2010

Compte-rendu de la conférence n° 2 : L’architecture de Félix Candela

La conférence sur l’architecture de Félix Candela a été donnée le jeudi 19 août à l’UNAM par Dr. Juan Ignacio del Cueto, Posgrado de Arquitectura, Edificos de Posgrado, UNAM.

Juan Ignacio del Cueto possède une connaissance indéniable de l’œuvre de Candela. Il a dressé une courte biographie de Candela pour ensuite caractériser son œuvre comme suit : « His (Candela) work is the re-inforced concrete shell »

Candela, en effet, a construit son premier projet de coque mince de béton armé à l’UNAM en 1952; le pavillon des rayons cosmiques. Son dernier projet de même type fut réalisé une quarantaine d’années plus tard à Valence en Espagne, en collaboration avec Santiago Calatrava; il s’agit de l’Oceanografic. Ce fut aussi un des derniers projets de Candela, sinon le dernier.

Candela, né à Madrid en 1910, a étudié à l’école d’architecture de Madrid pour obtenir son diplôme en 1935. Ses années de participation à la guerre civile d’Espagne du côté républicain lui ont valu son internement dans un camp de réfugiés à Perpignan et l’ont forcé à émigrer au Mexique en 1939.

Candela enseigna la résistance des matériaux à son arrivée, se maria et devint citoyen mexicain en 194.

Féru de mathématiques, Candela apprend le métier d’ingénieur et continue ses recherches, toujours en mathématiques. Il simplifiera les calculs requis pour concevoir les structures paraboloïdes hyperboliques; commence alors le début de sa brillante carrière. Il concevra et construira, en effet, un grand nombre projets de coques minces de béton armé de formes très variées; plus de 900 projets en 20 ans, à partir des années 50.

Les premiers projets réalisés par Candela ont été des projets plus conventionnels : l’hôtel Cathedral à Mexico, un bâtiment de 7 étages en béton, et l’hotel Papagayo à Acapulco, par exemple.

En 1949, Candela se montre intéressé par les « concrete shells », inspiré par les Eugène Freyssinet, les Robert Maillard, les Eduardo Torroja et finalement par Pier Luigi Nervi.

C’est le début, pour Candela, d’une carrière de concepteur et de constructeur de structure de béton armé en forme de paraboloïde hyperbolique : la pavillon cosmique, le restaurant Los Manantiales, l’usine d’embouteillage et entrepôts pour Bacardi (photos jointes ci-après), la chapelle El Altillo, le marché Coyoacan et bien d’autres projets. Tous ces projets lui permettront d’expérimenter progressivement les possibilités des paraboloïdes hyperboliques.

Cette carrière de constructeur durera une vingtaine d’années pour s’arrêter abruptement, la demande pour des projets de coque de béton armé semblant être disparue; les coûts de la main-d’œuvre étant vraisemblablement devenus trop importants lorsque l’on sait que la construction d’une « concrete shell » requiert une main-d’œuvre abondante pour la construction des coffrages, la mise en place du béton et le décoffrage.

Candela décide alors d’émigrer aux États-Unis. On le retrouve à Chicago où il fonde un bureau de génie-conseil en structure et où il enseigne à l’université de l’Illinois.

Il attendra 1969 pour retourner en Espagne et pour y réaliser quelques projets, et notamment l’église Nuestra Senora de Guadalupe à Madrid. Son dernier projet, il le réalisera à Valence en Espagne en utilisant ses chers paraboloïdes hyperboliques avec l’Ocenografic.

La carrière de Candela, débutée au Mexique, continuée aux États-Unis et terminée en Espagne fut des plus fructueuses et des plus prolifiques. Malgré les projets conventionnels réalisés par Candela, la marque de commerce de Candela demeurera certainement les voûtes hyperboliques.

Enfin, Dr. Juan Ignacio del Cueto mentionne la préparation d’une exposition sur l’œuvre de Candela qui se tiendra à Valence, en Espagne, en octobre 2010. Voir le site web suivant :

http://www.spain.info/en/vive/eventos/valencia/exposicion_felix_candela.html

Cette exposition célèbrera le centième anniversaire de la naissance de Candela.

Texte et photographies de Claude Hudon (texte non édité)