vendredi 20 août 2010

Journée du jeudi 19 août 2010


Notre journée de jeudi se partageait entre deux architectes : Félix Candéla et Luis Barragán. En premier lieu, Dr. Juan Ignacio del Cueto nous a offert une conférence fort éclairante portant sur les voiles de béton réalisés par l’architecte d’origine espagnole Félix Candela (1910-1997) qui vécu à Mexico entre 1939 et 1971. À l’aide de diapositives et d’animations, nous avons appris que l’architecte-ingénieur travaillait selon des calculs mathématiques ces structures hyperboliques (doubles courbes concaves et convexes). On peut regrouper ses œuvres conjointes avec d’autres architectes selon quatre groupes d’expérimentations : la courbe simple, la courbe tronquée, le parapluie et les courbes fusionnées. Cela nous a permis de découvrir comment ses formes complexes sont en fait des conçues selon une grille de lignes droites fort simple. Cette séance avait pour but de nous introduire à l’ensemble de l’œuvre avant les visites in situ où nous découvrirons l’usine et les bureaux de la compagnie Bacardi (1957-1961), la chapelle Nuestra Senora de la Soledad (1955), le marché de Coyoacan (1955) et l’église La Medalla Milagrosa (1953-1955). Pour en apprendre davantage, notre conférencier nous propose une exposition rétrospective qui sera inaugurée sous peu à Valencia (Espagne).
La seconde partie de la journée a été consacrée à Barragán. Nous avons visité des œuvres de l’architecte soit : la Maison-Atelier Luis-Barragán (1947-1948), le quartier Las Arboledas (1958-1963) et la maison Egerstrom. Le premier arrêt c’est fait à la maison-Atelier Luis-Barragán (1947-1948) où l’architecte Catalina Corcuera nous a guidé à travers les dédales de la résidence et offert, sur la terrasse, un bref résumé du processus de classement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette œuvre se présente comme une architecture émotionnelle qui permet à l’architecte de créer des zones de fermetures et d’ouverture commandant le recueillement quasi religieux. Tant l’espace que la couleur et les ouvertures contribuent à cet effet des plus réussis. Aujourd’hui transformé en musée, la maison reçoit un maximum de 10 000 visiteurs par année, afin de ne pas créer d’usure prématurée des lieux. La maison est d’ailleurs maintenue comme du vivant de l’architecte. Les peintures à la chaux sont mêmes rafraîchies tout les ans et les jardiniers entretiennent le jardin qui contribue à l’émotion des lieux. Mais quant est-il de la patine historique et cette remise à neuf continuelle pose-t-elle des problèmes à long terme pour la valeur patrimoniale ?

Au second site, le quartier de Las Arboledas, Marie-Ève, une étudiante au DESS, nous a offert un bref topo sur la réalisation du quartier et entre autres le parc linéaire du Paso de los Gigantes comprenant encore l’abreuvoir à chevaux, les murs aveugles théâtralisant l’espace et créant des enclos visuels oblitérant la ville; séparant la circulation des voitures de celle des chevaux inclus dans le parc linéaire. Par la suite, nous nous sommes dirigés vers la maison Egerstrom où Edwige, une autre étudiante, nous a permis de mieux comprendre les divisions des espaces entre la maison, le jardin, l’écurie, etc. Ici encore, la présence de la fontaine est très importante. On en retrouve une autre semblable sur la rue menant à cette maison. L’eau devient sous la main de l’architecte une masse sans fin qui semble fusionner avec le niveau du sol.

Pour en apprendre davantage sur les œuvres visitées aujourd’hui allez lire les textes de Claude, Marie-Ève et Edwige.

Texte et photographie de Soraya Bassil