dimanche 22 août 2010

Journée de vendredi 20 août 2010

Les visites durant cette journée ont porté sur trois projets d’architecture fort différents: l’usine de Bacardi (Mies Van der Rohe, bureaux; Félix Candela, usine, 1957-1961), l’école de musique nationale (Mario Pani, 1946)et le musée expérimental El Eco (Mathias Goeritz, 1953). Marc Doré et Claude Hudon vous feront part de leurs impressions quant aux deux premiers projets. Pour ma part, je me concentre sur le musée qui d’ailleurs était l’œuvre dont je devais faire la présentation in situ et dont vous pourrez lire la description sur un autre de mes billets.

Du côté du processus de patrimonialisation du musée expérimental El Eco, nous avons constaté que l’UNAM avait misé sur une restauration respectueuse de l’état d’origine du musée. Cependant, les expérimentations artistiques que l’administration du musée permises par l’administration du musée ne se font pas sans heurts au cadre bâti historique. Pourquoi avoir tant dépensé pour restaurer une œuvre qui nous semblait être du patrimoine moderne et aujourd’hui permettre au nom de la pleine liberté de création – incluse dans la commande initiale faite par le mécène, Daniel Mont – un travail artistique niant l’espace dans lequel il s’insère. Il semble qu’il y ait une incompréhension du programme et du parti architectural souhaité par les collaborateurs du projet. Pour Goeritz cet espace architectural n’était pas prévu pour être utile, mais était pensé comme une sculpture. Il y voyait bien sur une architecture vivante où les artistes réalisaient des performances et où le public était convié à tout moment durant le processus de création. Mais il ne semble pas qu’il entendait que son œuvre puisse être touchée, voire niée par les artistes en résidence. L’œuvre pose donc un problème quant à son usage réel et cela demanderait une réflexion plus poussée sur comment mettre à profit l’espace tout en respectant sa valeur patrimoniale.

Un constat pourrait être fait en regard de l’agrandissement contemporain que l’UNAM a fait réaliser. Il s’agit d’un projet tout en mimétisme qui bien que le parti architectural soit très réussi ne permet pas au commun des mortels de savoir où le musée commence et où son annexe débute. Nous avons aussi remarqué que le cadre bâti environnant, notamment un édifice plus haut que le musée et peint en bourgogne nuisait à la lecture des espaces du musée. Bien entendu, le musée n’étant pas protégé par aucune loi, il ne bénéficie pas d’une aire de protection qui permettrait d’assurer que rien ne vienne en conflit avec l’objet pour lequel on a mis tant de soin à remettre en état.

Pour connaître d’autres opinions émises par les étudiants et participants du voyage à cet effet, je vous enjoins de lire le billet portant sur le séminaire de synthèse 1 écrit par Josée Laplace.

Texte par Soraya Bassil