dimanche 10 mai 2009

L’attrait de la montagne: d'abord soigner les malades




Le développement de l’architecture « sanitaire » du Plateau de Passy bénéficie de plusieurs qualités recherchées : air sec et abondance de lumière naturelle. On y installe donc plusieurs sanatoriums pour y traiter les personnes atteintes de tuberculose dont certains artistes de renom qui ont contribué d’une manière intéressante à l’art religieux de la région en décorant notamment l’église de Passy : Chagall, Léger, Braque, etc. Il faut comprendre cette église non pas comme un objet muséal isolé, mais bien comme partie prenante de l’histoire des sanatoriums et du paysage qui les a accueillis : la montagne. Certains de ces édifices possèdent d’ailleurs une architecture moderne des plus intéressantes. Aujourd’hui délaissés du fait qu’ils ne conviennent plus à la nouvelle pensée médicale, que vont-ils devenir?


Côté conservation, il ne semble pas y avoir une forte mobilisation du milieu en faveur de cette architecture. Un des enjeux majeurs est, sans doute, de favoriser les actions proactives des divers intervenants de la région. Par ailleurs, la mémoire des lieux se traduit par une histoire liée à la maladie, mais aussi à cette lutte pour la vie. C’est un sujet sensible pour plusieurs étudiants qui envisagent difficilement la reconversion des sanatoriums et l’implication proactive du milieu. L’idée que le patrimoine est non seulement dans le circuit culturel, mais aussi dans le circuit économique refait surface. Il est clair que le nouvel usage devra jouer la carte de la mise en valeur des qualités de cette architecture particulière dont le programme tentait de répondre aux besoins spécifiques liés à la santé par diverses solutions architecturales. Sans cette compréhension des valeurs propres à ce type d’édifice, le classement de cette architecture ne permettra pas d’en assurer la pérennité.

Soraya Bassil et Marc Doré

Illustrations:
en haut, l'église de Passy; en bas, le Grand Hôtel du Mont-Blanc, un centre de soins pour tuberculeux, malgré son nom.