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dimanche 13 décembre 2009

Appel à communication, colloque sur la sauvegarde de l'architecture moderne

Invitation à soumettre une communication faite aux architectes, ingénieurs, urbanistes, architectes du paysage, designers, professionnels de la conservation, artistes en arts visuels, archivistes, muséologues, historiens de l’art, de l’architecture et de la culture, sociologues, anthropologues, professeurs, étudiants, propriétaires, gestionnaires et promoteurs immobiliers.

Le colloque est organisé par l'École de design et l'Institut du patrimoine de l'UQAM, ainsi que par le Forum canadien de recherche publique sur le patrimoine.

Pour de plus amples informations sur le colloque veuillez vous rendre à http://www.colloquemoderne.ca/ ou sur le site de l'Institut du patrimoine de l'UQAM à http://www.ip.uqam.ca/.

À la découverte du patrimoine moderne de Mexico et participation à la XIe conférence de Docomomo International du 18 au 28 août 2010


Le prochain voyage d'études hors Québec aura lieu du 18 au 21 août 2010. Il sera axé sur la visite d'édifices et d'ensembles urbains modernes et la rencontre de représentants de groupes et d'organismes ainsi que de professionnels œuvrant à la protection et à la sauvegarde de l'architecture moderne à Mexico.

Les étudiants auront ensuite la chance de participer à la Conférence de Docomomo International du 24 au 27 août 2010.

Pour de plus amples informations, visitez : www.docomomo.com/fr-conference11.htm et écrivez à France Vanlaethem à francine.vanlaethem@uqam.ca.

« Habiter le patrimoine », les Unités d’habitations de Le Corbusier


Durant le voyage de l’été 2009, j’ai été interpellée par la mission sociale des habitations collectives plus particulièrement celle des « unités d’habitations de grandeur conforme » de Le Corbusier. Ce qui m’a amené à poursuivre une réflexion sur l’appropriation et ses différents enjeux. Voici en quelques mots la problématique sur laquelle j’ai travaillé à notre retour.

La première unité est La Cité radieuse construite à Marseille entre 1948 et 1952. On la considère comme le prototype du logement collectif corbuséen. Il s’agit de l’expérience la plus achevée sur le plan de l’intégration en un même volume des fonctions, des équipements et des logements. Toutefois, la recherche de Le Corbusier s’est poursuivie à travers quatre autres projets pour aboutir avec Le Corbu de Firminy achevé par Wogenscky entre 1965 et 1967. En quelque sorte, chaque unité est distincte puisqu’elle est issue de particularités architecturale, locale et politique bien différentes.

Mais ce qui les unis c’est le fait qu’elles ont toutes été créées selon des intensions de vie collective où un certain nombre de valeurs réciproques participe à la construction d’une « identité commune ». L’architecture contribue en quelque sorte par la présence de divers éléments tels les rues, les clubs, le toit-terrasse et l’école viennent créer une adhésion forte de la part des locataires. Ainsi, chaque occupant a le sentiment d’appartenir à autre chose, la vie en collectivité devient une de ses valeurs et il trouve normal de se rassembler au sein d’une association.

Les habitants des unités corbuséennes sont à l’origine de la mobilisation politique qui a joué un rôle primordial dans la sauvegarde de cette architecture de béton. Mais avec la reconnaissance à titre de patrimoine, une nouvelle appropriation symbolique est en train de s’effectuer au détriment de la mission sociale. Ce changement qui tire sa source des nouvelles valeurs identitaires de la société vient d’une certaine manière pervertir leur usage en transformant le mode de propriété de logement collectif à de la copropriété. Il y a lieu de se demander si on peut impunément changer ce mode de propriété sans faire perdre à ces édifices aujourd’hui « classés à titre de monument français » une certaine partie de leur authenticité immatérielle.

Si je reprends l’exemple de la Cité Radieuse de Marseille, elle me semble être un cas à part. En effet, la valeur de cet immeuble comme monument réside bien plus dans le fait qu’il est le prototype des unités d’habitation que pour son sa mission sociale. En 1954, soit deux ans seulement après son inauguration, la cohabitation entre de deux types d’habitations : la propriété privée et le logement locatif, s’est déjà installé. Dès les premiers temps cette unité perd en grande partie sa mission sociale.

À la différence de Marseille, les autres unités ont conservé tant bien que mal leur mission sociale durant plusieurs décennies transférant auprès de leur population l’idée de vie collective souhaitée par Le Corbusier. Ainsi, leur réhabilitation récente en proposant une cohabitation forcée entre propriétaires et locataires manifeste plus distinctement la dichotomie qui existe entre l’appropriation matérielle « d’un monument créé par un grand architecte » et l’appropriation symbolique « de la mission sociale du lieu ».

Le cas du Corbu de Firminy permet de mieux comprendre ce phénomène récent. Avant la patrimonialisation de l’unité en 1993, plusieurs conflits ont opposé les locataires à l’Office Public HLM et à la ville. Je pense bien entendu à la suppression des casiers de service, de la crèche, de l’appartement 50 et des clubs, ainsi qu’aux fermetures successives de l’aile nord, de l'école maternelle et du toit-terrasse. C’est en réaction avec la menace symbolique de leur lieu de vie collective que s’est cultivée la transmission d’une histoire informelle de Le Corbusier. Le noyau de ce lien social était l’association des locataires dont l’histoire avait débuté dès l’ouverture de l’immeuble.

Suite au classement, le programme de restauration et de réhabilitation a divisé en deux l’unité d’habitation : l’aile sud dédiée au logement social et l’aile nord à la copropriété. D’ici quelques années, la mission sociale souhaitée par Le Corbusier est même menacée de ne plus exister. Dès 1980, l’OPHLM au pris avec un déficit important avait déjà tenté de vendre certaines rues de l’unité aux particuliers sans grand succès puisque l’association des locataires s’y était opposé. Elle prétextait alors que la copropriété allait à l’encontre de l’esprit d’une unité corbuséenne et qu’il y aurait ségrégation entre copropriétaires et locataires.

Vingt ans plus tard, ce phénomène a bel et bien lieu puisque la partie sud de l’unité reste toujours attachée aux référents sociaux du projet de Le Corbusier, tandis que la partie nord symbolise l’individualisme et l’ambition sociale. Si aujourd’hui deux conceptions opposées du lieu s’affrontent : l’habitat social et l’œuvre patrimoniale de prestige, on est à même de se demander ce qu’il restera du projet social souhaité par son créateur. Il y a tout lieu de croire que le recul de la mixité sociale va se produire en faveur du phénomène d’embourgeoisement. Déjà les perspectives de pouvoir acheter son logement, même dans la partie sud, a fait en sorte de fidéliser les locataires déjà présents et de remplir à pleine capacité l’unité. Firminy est aujourd’hui un lieu très convoité. En quelque sorte, la valorisation du prestige personnel a surclassé le projet social commun.

Au Québec, des exemples me viennent en tête comme Habitat 67 et Benny Farm. On a lieu de se demander ce qui pourrait advenir des habitations Jeanne-Mance et ce qui resterait comme logement de qualité pour les moins nantis de nos sociétés si tous deviennent la convoitise des mieux nantis ?

Soraya Bassil

mardi 8 décembre 2009

À la découverte du patrimoine moderne du sud de la France

La présentation du voyage 2009 du DESS en architecture moderne et patrimoine a eu lieu le 3 novembre 2009. Elle rassemblaient plusieurs étudiants qui ont suivi l'activité organisée par l’École de design au cours de l'été 2009.

Cet événement a profité de la présence de Bernard Toulier, conservateur général du patrimoine à Paris, grand spécialiste du patrimoine du XXe siècle et qui fut un des professeurs en charge du cours.

Certaines des présentations étudiantes sont disponibles sur le blogue étudiants à la rubrique présentation du 3 novembre 2009.

Bonne lecture.


L'appropriation et la patrimonialisation

Pour une partie importante de la population, surtout ouvrière, il y avait en France, au tout début du XXe siècle, des conditions de vie quotidienne totalement insalubres: pas d'eau courante, pas d'eau chaude, pas d'égouts, et évidemment, pas de loisirs, pas de vie sociale organisée.

Ces contre ces conditions abjectes pour ceux et celles qui étaient contraints de les subir que des administrations municipales firent appel à des architectes pour proposer et mettre en chantier des projets qui apporteraient soleil, lumière et confort moderne aux populations ouvrières.

À Lyon, Villeurbanne, Givors, Firminy et Marseille notre groupe a pu visiter des projets issus de ce contexte, qui s’est étendu jusqu’aux années 1980.

Dans la premier quart du siècle, à la demande du maire de Lyon, l'architecte Tony Garnier conçut et lança la construction du Quartier des États-Unis, dans une zone de taudis de Lyon. Le milieu de vie qu’il imagina pour cette population pauvre fut reçu par elle comme un véritable cadeau et elle se l’appropria durablement.

Dans les années 1980, quand la Ville de Lyon envisagea de démolir les immeubles du Quartier, ce sont ses habitants, bien souvent les fils et les filles des premiers occupants, qui s’y opposèrent farouchement et qui forcèrent les autorités municipales à remettre les bâtiments aux normes tout en respectant le génie de l’architecte moderne.

L'appropriation des bâtiments du patrimoine moderne par les citoyens qui y vivent ou qui les fréquentent ne va pas nécessairement de soi, mais elle semble être une condition souvent présente quant à la réussite du processus de patrimonialisation. Ce fut la cas à Lyon, mais aussi dans les Unités d’habitation de Le Corbusier à Firminy et à Marseille, où les associations des résidents ont joué dès le début un rôle important dans la gestion de leurs bâtiments.

Évidemment, les intentions initiales du promoteur et de l'architecte doivent correspondre aux besoins de la clientèle visée Le Corbusier, par exemple, faisait de la participation des résidents à la gestion quotidienne de leur habitat collectif une condition importante du design des grands immeubles qu'il a construits. Dans ses Unités, les associations de résidents ont été mises sur pied dès le début, et elles continuent à exercer leur influence sur la gestion du bâtiment.

Ensuite, l'existence d'un groupe d'utilisateurs structuré semble importante. Parfois, quelques individus particulièrement sensibilisés aux qualités architecturales et urbanistiques d'un site en deviennent les défenseurs. Mais la pérennité de la promotion et de la défense de ces qualités tient surtout à l'existence d'un groupe suffisamment diversifié pour garder le cap malgré le passage du temps. À Firminy, les résidents ont mené une lutte de presque un quart de siècle contre l’Office municipal des HLM qui gérait leur bâtiment; ils ont finalement réussi à le sauver de la fermeture.

Mais tout édifice moderne n’emporte pas nécessairement l’adhésion de ses occupants: un bâtiment doit aussi correspondre aux besoins des utilisateurs. Un exemple pour illustrer ce point: le stade de Firminy. Cet équipement luxueux pour une si petite population n'a jamais réussi à se constituer une banque de fidèles utilisateurs, les équipes sportives locales préférant encore aujourd'hui utiliser les petits stades privés. Sous-utilisé, le stade Le Corbusier doit sans doute à sa participation dans l'ensemble du centre civique de Le Corbusier, et à sa relative transparence physique, d'avoir obtenu sa reconnaissance patrimoniale.

Autre facteur qui peut avoir son importance : la reconnaissance par les autorités locales, qui est une sorte de reconnaissance citoyenne médiatisée. Nous avons observé que c'est souvent à ce niveau que la lutte pour la patrimonialisation s’est faite. Le cas de Firminy est particulièrement éclairant : lancé par un maire visionnaire et entreprenant, l’ensemble moderne de Le Corbusier a dû, après la défaite électorale de Claudius-Petit, affronter une municipalité d’une autre couleur politique. Le centre culturel a été le lieu de querelles idéologiques et politiques incessantes et l’Unité d’habitation a vivoté presque jusqu’à la démolition. C’est l’association de ses habitants qui a mené et gagné le combat de sa préservation, puis de sa restauration. Maintenant, Firminy-Vert est complètement pris en charge par l’agglomération, ce qui n’est pas sans dangers d’une autre sorte.

Le rôle de plus en plus important joué par les communes et les agglomérations dans le domaine du patrimoine illustre que les défenseurs du patrimoine ont intérêt à investir le champ politique. À Firminy, ce n'est que lorsqu'une municipalité sympathique à la mise en valeur du site Le Corbusier a été mise en place que des progrès rapides ont été faits dans le sens de la reconnaissance patrimoniale du site.
La présence dans le paysage d'experts ou de super adeptes de l'architecte ou de son œuvre facilite la reconnaissance citoyenne, mais peut aussi produire un effet contraire. Exemple: l'église Saint-Pierre de Firminy. Cet élément patrimonial, virtuel pendant un quart de siècle, fut maintenu sous respirateur après la mort de l'architecte, par un groupe de fidèles de Le Corbusier qui comprenait aussi des architectes, des historiens de l'art, des universitaires, des politiques et d'anciens collaborateurs du maître. Quand les autres conditions eurent été réunies, cette expertise perçue comme menaçante pendant des années devint un atout majeur dans le projet de finalisation du bâtiment.

Enfin, il est fortement souhaitable que le site ait encore une activité fonctionnelle ou en ait trouvé une nouvelle. À ce propos, l'activité touristique semble être à la fois la terre promise et l'indispensable excuse pour «rentabiliser» économiquement et socialement un site qui autrement pourrait être menacé de démolition, malgré des qualités architecturales importantes. Il n'est pas inutile de rappeler que le tourisme est aussi une activité populaire et citoyenne.


Mais l’appropriation du moderne ne fait pas foi de tout : ainsi, l’affection soutenue des sportifs pour la station de ski de Flaine, conçue durant les années 1950 et construite au début des années 1960 pour recevoir les nouvelles foules du sport d’hiver de masse, n’a pas empêché un restaurateur zélé, mais ignorant, de peindre ces dernières années le béton brut de l’hôtel Le Flaine, icone de l’architecte Marcel Breuer.

Marc Doré

lundi 7 décembre 2009

Voyage d'études 2009 À la découverte du patrimoine moderne du sud de la France – Régions Rhônes- Alpes/ Provence-Côte d’Azur / Languedoc

Organisé par l’École de design de l’UQAM, dans le cadre du diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en architecture moderne et patrimoine, ce voyage d’études de 10 jours visait à faire découvrir certaines des réalisations les plus remarquables de l’architecture moderne du Sud de la France ainsi qu’à documenter des actions posées et des politiques menées afin d’assurer leur conservation. Ce voyage combinait des visites architecturales et des rencontres avec plusieurs intervenants travaillant de près ou de loin à la sauvegarde du patrimoine moderne. Pour de plus amples renseignements, on peut se référer aux rubriques "À lire" et "À découvrir".

Le voyage a été encadré par deux professeurs : Bernard Toulier, conservateur général du patrimoine, Direction de l'architecture et du patrimoine (DAPA), ministère de la Culture et de la Communication, Paris, et responsable du programme « Architectures de la villégiature » au centre André-Chastel (CNRS), auteur de Architecture et patrimoine du XXe siècle en France, Paris, 1999, directeur de publication de Mille monuments du XXe siècle en France, Paris, 1997;

France Vanlaethem, directrice du DESS en architecture moderne et patrimoine à l’École de design de l’UQAM, directrice scientifique de l’axe patrimoine moderne du Forum canadien de recherche publique sur le patrimoine, présidente de Docomomo Québec, coauteure de Art déco et modernisme en Belgique, Bruxelles, 1996; Art nouveau, art déco et modernisme en Belgique, Bruxelles, 2006; Sur les traces du Montréal moderne et du domaine de l’Estérel au Québec, Bruxelles/Montréal, 2007.

Les étudiants et étudiantes inscrits au DESS en architecture moderne et patrimoine de l’UQAM qui ont participé au voyage de 2009 sont : Soraya Bassil, Aude Buttiero, Amélie Dion, Marc Doré, François Hudon et Caroline Lépine. D’autres participants se sont joints à eux dont : Alexandra Georgescu Paquin, étudiante au doctorat international en Muséologie, Médiation, Patrimoine de l’UQAM et de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse; Alessandra Mariani, doctorante en histoire de l’art à l’UQAM, Jessica Mace, étudiante en histoire de l'art à l’Université York, ainsi que Brigitte Gilbert, auditrice libre. Ils ont été accompagnés de Marie-Josée Therrien, professeure au College of Artand Design de Toronto et de Jean-Pierre Hardenne, professeur associé à l'École de design de l'UQAM.

Les visites architecturales et les rencontres seront assurées par divers intervenants, historiens, administrateurs et architectes professionnels engagés dans la sauvegarde du patrimoine moderne, de même que des représentants d’associations patrimoniales. Ces invités sont: Yves Belmont, conseiller pour l'architecture, DRAC Rhone-Alpes; Jean-Lucien Bonillo, maitre assistant, École d'architecture Marseille-Lumigny; Anne Dubromel, directrice, Région urbaine de Lyon; Sylvie Denante, chargée de mission patrimoine du XXe siècle et architecture, DRAC PACA, CRMH; Thierry Durousseau, architecte DPLG, historien; Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef et inspecteur général des Monuments Historiques; Jean-François Lyon-Caen, architecte DPLG, maitre-assistant, École d'architecture de Grenoble, équipe de recherche architecture paysage montagne; Yvan Mettaud, chargé de mission patrimoine Le Corbusier; Claude Prélorenzo, professeur, École d’architecture de Marseille; Gilles Ragot, professeur, École d'architecture de Bordeaux; Anne Tobé, Centre de Recherche et d'Etude sur l'Histoire d'Assy.

Si vous souhaitez en connaître davantage sur le contenu de notre voyage, lisez le document préparation au voyage.

Chacun des étudiants du DESS a bénéficié d’une bourse de mobilité accordée par la Faculté des arts et d’un financement accordé par le Forum canadien de recherche publique sur le patrimoine.

France Vanlaethem

lundi 18 mai 2009

En attendant la suite

Voilà, le voyage-cours est terminé!

Ce furent 12 jours intenses, chargés, avec des étudiants motivés, des professeurs impliqués quotidiennement tant dans l'organisation du voyage que dans le déroulement du cours, et des experts-invités dont les connaissances sur les divers sujets abordés furent d'une rare pertinence.

Pendant ces 12 jours, notre groupe de 14 personnes s'est déplacé dans deux fourgonnettes, avec beaucoup (trop! a dit France) de bagages, parcourant plus de 3000 km, sans se perdre (quand c'est arrivé, on a retrouvé le bon chemin...)

Le groupe s'est définitivement divisé le jeudi 12 mai; chacun a suivi sa route, sur Paris pour certains, vers l'Italie pour d'autres, our encore vers la Belgique, Montréal et Toronto.

Dans les prochaines semaines, les étudiants produiront des textes qui se rapportent à diverses facettes de ce voyage d'études du patrimoine moderne du Sud de la France.

Ces textes seront aussi publiés sur ce blogue. S'y ajouteront aussi des photos ainsi que des clips vidéo.

À bientôt!

Marc Doré


dimanche 17 mai 2009

La Grande Motte: le moderne joyeux


Née dans les années 1960 des rêves un peu fous de l'État gaullien qui a commandé en Camargue l'assèchement et le surhaussement de zones marécageuses en bord de mer, la ville balnéaire de La Grande Motte a été pensée et dessinée jusque dans les détails les plus infimes par l'architecte Jean Balladur, qui en fut d'abord l'urbaniste, mais aussi le promoteur. Ayant aujourd'hui presque complètement bâti le territoire dont elle avait hérité, cette ville située dans la grande agglomération de Montpellier a une population «normale» de 8000 habitants; mais en été, 100 000 personnes y vivent. Curieusement, cette architecture très «sixties» avec ses pyramides d'inspiration mexicaine, l'omniprésence du béton et ses plages de sable fabriquées et mécaniquement entretenues est un pari réussi. En son centre, la ville est parsemée de pyramides de 12 à 15 étages, suffisamment éloignées les unes des autres et à l'orientation variable pour qu'on ne sente jamais un écrasement qu'aurait pu susciter la forte densité et les matériaux dominants. Comme à Port-Grimaud, le port est plein de voiliers, mais ici, on n'a pas le sentiment de vivre dans un univers de carton-pâte. Pas de style néo-provençal, que du moderne soigneux, joyeux, lumineux; cette création des années 1960 est devenue une véritable ville. Mais Port-Grimaud a déjà obtenu son label Patrimoine du XXe siècle, tandis que les élus de La Grande Motte viennent à peine de prendre conscience qu'il y a un travail à faire pour protéger une utopie réalisée au caractère unique.

Marc Doré

L'autre grand moderne de Marseille


La vieille ville de Marseille a subi trois vagues de démolition durant la Deuxième guerre. D'entrée de jeu, elle a d'abord été bombardée par les Italiens en 1940; les occupants allemands, sur l'ordre direct d'Hitler mais en accord avec les autorités françaises de l'époque, ont ensuite pulvérisé tout un quartier du Vieux-Port traditionnellement habité par les Juifs et les Romanichels; enfin, les bombardiers américains ont fait des trous énormes dans le tissu urbain en ratant des objectifs stratégiques pour l'armée allemande. Ceci expliquant cela, Marseille a maintenant dans son vieux quartier historique qui remonte à 600 ans avant JC un important bâti moderne, construit entre 1945 et 1975 et qui fait maintenant l'objet de considérations patrimoniales. Bref, des conditions objectives qui ont amené la mise en place d'une immense opération de reconstruction qui dura une dizaine d'années, jusqu'au milieu des années 1950. À côté des barres de béton érigées dans la grande plaine marseillaise – la plus connue étant évidemment la Cité radieuse de Corbu – ce sont les bâtiments de Fernand Pouillon construits sur le port qui sont les plus représentatifs de ce qui a été bâti à l'époque. Pouillon, qui choisit la pierre plutôt que le béton pour construire, fut un immense et controversé architecte-urbaniste-promoteur-constructeur, surtout actif à Marseille et à Aix-en-Provence. Éventuellement, ses initiatives controversées le menèrent en prison et au retrait de sa licence d'architecte. Aujourd'hui, on juge ses réalisations comme ayant particulièrement bien passé l'épreuve du temps, au moment où la Cité de Le Corbusier doit impérativement passer par des réparations coûteuses.

Marc Doré

samedi 16 mai 2009

Dormir au Corbusier


Il y a des phrases banales qui cachent une réalité colossale. Prenez par exemple la phrase suivante: Dormir à la Cité radieuse. C'est un geste ordinaire, trivial. Et puis, on se laisse pénétrer par le sens des mots, et on est presque écrasé par leur épaisseur historique, et par la monumentalité qu'ils dévoilent. Oui, le nom de Le Corbusier agit; le plus grand architecte du XXe siècle, sans doute, a conçu cet étrange vaisseau de béton qui semble foncer vers l'horizon sur un océan de rocher. On imaginerait que tant de béton ne donnera en bout de ligne que de la lourdeur; il faut alors avoir passé du temps sur le toit de ce navire, presque couché au sol par le vent impétueux qui souffle de la mer, pour se croire sur la poupe d'un Titanic. C'est une expérience presque initiatique.

 

La Cité radieuse domine la plaine marseillaise depuis un demi-siècle. D'autres barres d'habitation se dressent autour d'elle, et des tours aussi, sagement alignées au pied des montagnes. Pas certain que cette accumulation, en un lieu restreint, de centaines de vies humaines soit «la» solution au problème du logement. Mais, nous a raconté notre guide à Marseille, l'architecte Thierry Durousseau, qui y a vécu son enfance, c'est une expérience de vie qui n'a rien de traumatisant et qui peut même être agréable. Après tout, cette barre est un véritable village, avec sa rue commerciale, un hôtel, une école maternelle.

Marc Doré

mardi 12 mai 2009

Noailles: une villa en cache une autre


Je m'avançais vers la Villa de Noailles avec appréhension. Pour moi, c'était ici qu'aurait lieu l'apothéose d'un voyage qui avait été jusque là une succession de moments forts, où il avait été possible de voir et de toucher ce qui n'était jusqu'alors que photos dans des livres et descriptions.

Mais Noailles a une histoire pas très linéaire qui est évidente quand on arrive à ses portes. La petite villa aux formes pures et simples que l'architecte Rob Mallet-Stevens a concoctée dans les années 1920 est en réalité un château tarabiscoté étalé sur une colline abrupte et constitué d'ajouts et de compléments asynchroniques que le vicomte Charles de Noailles, qui se piquait d'esthétisme moderne, a imaginés, plus ou moins avec le concours de l'architecte. Les réceptions se sont faites plus nombreuses, la famille s'est agrandie et a vieilli: bref, les besoins ont changé, et la villa a suivi.

Ce n'est peut-être pas une excuse, mais Mallet-Stevens construisait à la même époque à Paris les six villas de la rue qui porte son nom, dans le 16e arrondissement. Supervisée de loin, la villa de Noailles semble avoir loupé les liens constructifs entre sa conception et sa réalisation; elle a vraiment l'air d'avoir été construite comme un décor de cinéma, la profession qu'exerça semble-t-il avec talent Mallet-Stevens avant de s'attaquer aux «vrais» bâtiments.

Témoin d'une époque, la villa a obtenu un statut juridique protégeant l'extérieur en 1975, complété par la protection de l'intérieur en 1987. On en est rendu à la cinquième campagne de restauration, portion par portion. On s'attaquera bientôt à la restauration de la coloration de l'extérieur du bâtiment central, opération qui devrait faire disparaître la couleur saumonée actuelle pour un gris chaleureux qu'on imagne animé par le lumineux soleil provençal. Le choix de la teinte retenue a fait l'objet de longues recherches dans les archives, et sur le bâtiment lui-même.

Marc Doré

En avant moussaillon!


L'architecte François Spoerry a eu l'idée au début des années 1960 de créer de toutes pièces un village lacustre où le Français moyen pourrait venir passer ses vacances en famille au bord de la mer, son voilier stationné devant la maison individualisée au look provençal. Ce fut Port-Grimaud, une sorte de Venise moderne de carte postale dont il fut l'idéateur, l'urbaniste, l'architecte, le promoteur et le constructeur, installant son utopique village dans une zone marécageuse complètement «nettoyé» de son éco-système naturel. C'était les années 1960, on ne s'embarrassait pas de considérations écologiques et il fallait donner aux Français les lieux de loisirs que commandaient leurs nouveaux moyens économiques et la composition sociale de leur société, où après tout les cadres sup' n'allaient pas en vacances avec le peuple.
Port-Grimaud, que Spoerry reproduisit plus tard en quelques exemplaires, entres autres aux Etats-Unis, a maintenant une reconnaissance patrimoniale, témoin des idées d'une autre époque. Le village est un curieux mélange de vraie vie et de théâtre, où on peut jouer au maître à bord dans un environnement individualisé qui permet de ne pas avoir de contacts avec ses voisins, comme en banlieue pavillonnaire. La vue des bateaux enlignés le long des canaux sinueux est impressionnante, tout comme cette suite de petites maisons colorées et uniques qui soulignent le féroce individualisme de leurs occupants et leur intégration sociale réussie dans leur groupe socio-économique.
Ironiquement, ces capitaines d'opérette ne vivaient leur rêve que deux semaines par année, bien souvent incapables de manoeuvrer leur bateau, qu'un skipper professionnel menait en mer quelques fois par été pour une excursion.
Encore aujourd'hui, en dehors des vacances d'été, Port-Grimaud a une population clairsemée; mais peut y louer un kit local de capitaine et vivre la vie de bord de mer dans un village de 2000 habitants. Les touristes y passent nombreux, même s'il n'y a pas vraiment d'attractions pour eux. Notre groupe y est arrivé au moment où, profitant d'un long congé, des motards cinquantenaires de toute l'Europe y tenaient un énorme rassemblement en faisant pétarader leurs Harley-Davidson autour de Port-Grimaud. La rencontre de ces deux univers de compensation avait quelque chose d'hallucinant!


Pour en savoir plus: http://www.port-grimaud.fr/

Marc Doré

lundi 11 mai 2009

Penser les nouveaux loisirs des Français


Si la montagne fut le prétexte et le lieu de l'aménagement d'équipements de santé nouveaux destinés à la lutte contre le fléau de la tuberculose dans la première partie du XXe siècle, elle fut ensuite, à partir des années 1950, le théâtre d'une réflexion urbanistique majeure puis d'investissements importants dans le domaine des loisirs familiaux. La station de sports d'hiver de Flaine, en Haute-Savoie, conçue à partir de la fin des années 50 et inaugurée en 1968, en est demeurée la réalisation la plus achevée.
Sur un emplacement idéal – une vallée orientée est-ouest qui permet de construire le milieu de vie du côté sud, en plein soleil, et d'aménager les pistes du côté nord, à l'abri de la chaleur – Flaine fut l'occasion de penser une organisation spatiale, un urbanisme de montagne, et d'y construire des bâtiments à l'architecture fonctionnelle, intégrée dans le milieu naturel.
On fit appel à Marcel Breuer, alors installé aux États-Unis, et dont la collaboration parfois difficile avec des architectes français présida quand même à la naissance d'un centre de ski qui fonctionne encore avec beaucoup de succès.
Aujourd'hui, Flaine fait face à une double menace, dans ses édifices cinquantenaires qui ont besoin d'une remise à jour respectant sans le nier leur caractère moderniste; dans son plan aussi, menacé par l'expansion inorganisée des projets contemporains qui ne tiennent compte ni de la trame ni du style.

Illustration:
La vue classique de l'hôtel Le Flaine, de Marcel Breuer. Le fait que le bâtiment soit cité n'a pas empêché des restaurateurs zélés de peindre en beige le béton brut originel, un total manque de respect pour l'oeuvre de l'architecte.

Marc Doré

dimanche 10 mai 2009

L’attrait de la montagne: d'abord soigner les malades




Le développement de l’architecture « sanitaire » du Plateau de Passy bénéficie de plusieurs qualités recherchées : air sec et abondance de lumière naturelle. On y installe donc plusieurs sanatoriums pour y traiter les personnes atteintes de tuberculose dont certains artistes de renom qui ont contribué d’une manière intéressante à l’art religieux de la région en décorant notamment l’église de Passy : Chagall, Léger, Braque, etc. Il faut comprendre cette église non pas comme un objet muséal isolé, mais bien comme partie prenante de l’histoire des sanatoriums et du paysage qui les a accueillis : la montagne. Certains de ces édifices possèdent d’ailleurs une architecture moderne des plus intéressantes. Aujourd’hui délaissés du fait qu’ils ne conviennent plus à la nouvelle pensée médicale, que vont-ils devenir?


Côté conservation, il ne semble pas y avoir une forte mobilisation du milieu en faveur de cette architecture. Un des enjeux majeurs est, sans doute, de favoriser les actions proactives des divers intervenants de la région. Par ailleurs, la mémoire des lieux se traduit par une histoire liée à la maladie, mais aussi à cette lutte pour la vie. C’est un sujet sensible pour plusieurs étudiants qui envisagent difficilement la reconversion des sanatoriums et l’implication proactive du milieu. L’idée que le patrimoine est non seulement dans le circuit culturel, mais aussi dans le circuit économique refait surface. Il est clair que le nouvel usage devra jouer la carte de la mise en valeur des qualités de cette architecture particulière dont le programme tentait de répondre aux besoins spécifiques liés à la santé par diverses solutions architecturales. Sans cette compréhension des valeurs propres à ce type d’édifice, le classement de cette architecture ne permettra pas d’en assurer la pérennité.

Soraya Bassil et Marc Doré

Illustrations:
en haut, l'église de Passy; en bas, le Grand Hôtel du Mont-Blanc, un centre de soins pour tuberculeux, malgré son nom.

samedi 9 mai 2009

L'objet unique


La Villa Blanche d'Eileen Gray pose un problème intéressant. Les travaux de construction de cette villa estivale située à Roquebrune Cap Martin, près de Nice, durèrent de 1924 à 1929. Classée au titre des monuments historiques depuis l'an 2000, elle était dans un état très dégradé au moment de son classement. Son sort est lié de très près à l'oubli dans lequel sombra pour des dizaines d'années au milieu du XXe siècle celle qui en fut l'architecte, Eileen Gray. La visite que notre groupe de professeurs et d'étudiants y a faite vendredi le 8 a permis de prendre conscience des problèmes quasi sans fin qui surgissent quand il faut traiter de la question de l'authenticité dans la restauration. La villa E-1027, comme la désignait son architecte, est en effet un objet unique, fait sur mesure, et pour lequel on a eu recours à des techniques constructives qu'on peut qualifier d'artisanales. Comme l'explique Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques et qui fut notre guide sur le site, il faut «refaire, réparer, remplacer» sans qu'on ait vraiment le choix ni de la solution, ni des moyens.

Marc Doré

jeudi 7 mai 2009

Les utopies réalisées, un bilan !


Après avoir parcouru des kilomètres et pu admirer plusieurs bâtiments du patrimoine moderne concernant la thématique «des utopies réalisées» dont plusieurs réalisations de Le Corbusier, une séance synthèse a eu lieu sur une question importante: Pensez-vous que l'église de Firminy devait être classée comme «monument historique» malgré le fait qu'elle ne fut achevée que récemment par l'architecte José Oubrery ?
La majorité des étudiants ont pensé que cette réalisation architecturale n'aurait pas dû être achevée, bien que ce fut le grand rêve de bien des adeptes de Le Corbusier qu'elle le fut. Il a aussi été dit que le classement par l'État français de ce bâtiment était bien plus une volonté politique qu'une volonté patrimoniale.
En somme, le groupe interprétait l'architecture de l'église comme un objet muséal symbolisant l'aura de l'homme que fut Le Corbusier. L'objet non terminé de 1972 ressemblant à un bunker et marqué par le temps avait bien plus de valeur aux yeux des «patrimonieux» que nous sommes, que ce qui nous fut donné de voir.

Soraya Bassil

dimanche 3 mai 2009

C'est un départ!

Avec la première séance d'introduction sur le patrimoine et l'architecture français avec Bernard Toulier, conseiller du patrimoine au ministère de la Culture de France et archéologue de formation, en présence de Yves Belmont, conseiller pour l'architecture, DRAC Rhone-Alpes, le groupe a entamé ce dimanche 3 mai 2009 un programme qui s'annonce fort chargé et rempli d'intérêt. Des extraits sonores de cette présentation seront bientôt en ligne.

vendredi 1 mai 2009

La Cité de l'architecture et du patrimoine de Paris


La Cité de l'architecture & du Patrimoine de Paris expose de façon magistrale à la galerie dédiée à l'architecture moderne et contemporaine plusieurs artefacts, maquettes, extraits cinématographiques et reconstitutions à échelle 1:1 d’une qualité exceptionnelle. Cette exposition thématique comprend quatre sections dont « introduction », « concevoir et bâtir », « architecture et société » et « unité d’habitation Le Corbusier ». Chacune d’entre elles comporte à la fois des projets actuels et passés permettant de voir l’évolution des idéologies architecturales, des techniques et technologies, de l’enseignement de l’architecture, etc. En passant, notez la magnifique vue sur l’un des chefs-d’œuvre du monde, la tour Eiffel qui cadre à merveille avec la thématique !

Soraya Bassil

La Fondation Le Corbusier à Paris

Si vous faite un détour par Paris, un des arrêts les plus intéressants en patrimoine moderne est sans nulle doute la Fondation Le Corbusier créée en 1968. Elle occupe les maisons La Roche et Jeanneret (1923) au 10, rue du Docteur Blanche. Cette fondation possède aussi l’appartement et le studio de Le Corbusier situés aux deux derniers étages du Molitor (1931-1934) au 24, rue Nungesser et Coli à Paris. Vous pourrez aussi aller visiter les Pavillons suisse et brésilien de la cité universitaire (1930-1933 ; 1953-1959). Pour de plus amples renseignements allez visiter la rubrique « À découvrir » du blogue.

Soraya Bassil

mardi 21 avril 2009

Habiter

Jean-François Lyon-Caen nous signale l'exposition "Habiter" qui sera inaugurée le 25 avril prochain au Musée dauphinois de Grenoble. Le musée serait heureux d'accueillir les étudiants québécois lors de leur passage en France. À cette occasion, il pourrait y avoir une visite commentée de l'expo par l'équipe du musée.

jeudi 16 avril 2009

Le site des Étoiles à Givors


"Ensemble architectural conçu par Jean Renaudie entre 1974 et 1981, les Étoiles se caractérisent par une architecture en forme d'étoile où les terrasses verdoyantes des uns forment le toit des autres."

Rhône Tourisme

dimanche 5 avril 2009

Les voyages précédents du DESS en architecture moderne et patrimoine


Le voyage dans le sud de la France n’est pas le premier que le programme d’études spécialisées en architecture moderne et patrimoine de l’École de design organise. Peu de temps après son ouverture en 2001, les professeurs du programme, qui se dénommait alors DESS en Connaissance et sauvegarde de l’architecture moderne, Réjean Legault et France Vanlaethem, proposaient un périple aux Pays-Bas, pays de fondation de Docomomo International. Ce voyage permit aux participants de rencontrer des gestionnaires et des professionnels oeuvrant à la sauvegarde du moderne et de visiter plusieurs des ensembles et des bâtiments phares du mouvement moderne, en présence des architectes qui ont oeuvré à leur conservation. Ce voyage sera suivi, en septembre 2002, par la participation d’une délégation du DESS à la conférence de Docomomo International convoquée sur le thème de la réception de l’architecture du mouvement moderne, qui se tenait à Paris.


En mai 2005, un autre groupe du DESS a passé une semaine à La Havane, dans le cadre d'un séjour organisé par l’architecte Medhi Gafouri, en collaboration avec Eduardo Luis Rodriguez, vice-président de Docomomo Cuba et auteur entre autres de The Havana Guide : Modern Architecture 1925-1965. Le matin était consacré à un séminaire animé par un ou plusieurs professionnels et l’après-midi à des visites. Les années suivantes, les voyages à l’étranger dans le cadre du DESS, furent liés aux conférences internationales de Docomomo, plus précisément aux ateliers étudiants organisés dans ce contexte. En septembre 2006, deux étudiantes du DESS participaient à l’atelier de conservation qui portait sur la sauvegarde d’un grand ensemble de logements d’Istanbul, Atakoy, dans le cadre de la IXe conférence de Docomomo dont les sessions avaient lieu à Ankara. En 2008, une étudiante fut associée à l’atelier portant sur l’exploration de stratégies pour la rénovation de la fameuse rue commerciale de Rotterdam, l’allée Coolsingel, tandis qu’un autre assistait à la Xe conférence de Docomomo, dont le thème général était le défi du changement. Dans ce contexte, la directrice du DESS, France Vanlaethem, fit une communication intitulée « Questionning Material/Conceptual Authenticity » préparée en collaboration avec sa collègue Céline Poisson. Ces activités prenaient place dans la fameuse usine Van Nelle restaurée que les participants du DESS avaient déjà visitée en 2002, alors qu'ils avaient rencontré l’architecte Wessel de Jonge, le directeur de ce projet de restauration remarquable.


SOURCES:
10th International Docomomo Conference. The Challenge of Change
http://www.docomomo2008.nl/index.php

Andrieux, Jean-Yves et Fabienne Chevalier, directeurs, La réception de l’architecture du Mouvement moderne : Image, usage, héritage / The Reception of Architecture of the Modern Mouvement : Image, Usage, Heritage. Actes de la septième conférence de Docomomo International / Proceedings of the Seventh International Conference Docomomo, Saint-Étienne, Publication de l’Université de Saint-Étienne, 2005, 478 pages, ill.

Docomomo US, Docomomo Workshop : Istanbul – Turkey, September 18-25, 2006
http://www.docomomo-us.org/news/events/docomomo_workshop_istanbul_turkey_september_18_25_2006

Rodriguez, Eduardo Luis, The Havana Guide : Modern Architecture 1925-1965, New York, Princeton Architectural Press, 1999, 263 pages, ill.

Van den Heuvel, Dirk, Maarten Mesman, Wido Quist et Bert Lemmens, directeurs, The Challenge of Change. Dealing With the Legacy of the Modern Movement. Proceedings of the 10th International DOCOMOMO Conference, Amsterdam, IOS Press, 2008, 550 pages, ill.

Van Nelle Ontwerkfabriek
http://www.ontwerpfabriek.nl/


ILLUSTRATIONS
Le groupe en séminaire à La Havane.
Écoles nationales d’art (1961-1962), Ricardo Porro, Roberto Gottardi et Vittorio Garatti.
L’atelier d’Atakoy.

La villa de Noailles à Hyères

Robert Mallet-Stevens (1886-1945), architecte, décorateur et enseignant à l’École spéciale d’architecture à Paris, de 1903 à 1906, est une figure emblématique de l’entre-deux-guerres. Les productions de cet architecte français de la modernité incluent des décors de films, des villas prestigieuses, l’Exposition des arts décoratifs de 1925, la fondation de l’Union des artistes modernes (UAM) et l’Exposition internationale de Paris de 1937.

La villa de Noailles, première réalisation de Mallet-Stevens, assisté par Léon David, architecte d’exécution, se situe à Hyères dans le Var et fut commandée en 1923 par des aristocrates fortunés, le vicomte Charles de Noailles et son épouse Marie-Laure de Noailles, qui désiraient une « petite maison, intéressante à habiter pour profiter du soleil»(1). Leur résidence, marquée par de nombreuses modifications successives, devient un étrange château moderne dominant la vieille ville et la côte varoise.

Cette villa composite de plus de 2000m2 et qui compte une soixantaine de pièces, répond aux pratiques de théories hygiénistes. Elle abrite des œuvres d'artistes de renom Mondrian, Jacques Lipchitz, Theo van Doesburg. Son architecture blanche et épurée, aux façades homogènes mais à la composition disparate, est influencée par le cubisme, le constructivisme ainsi que le mouvement De Stijl.

L’entièreté de la villa est inscrite à l'Inventaire des monuments historiques depuis 1987, après son inscription partielle en 1975. L'état de restitution choisi pour sa restauration est celui de 1930, date de référence où la villa fut réalisée dans sa totalité et non encore altérée. Trois campagnes de travaux se sont succédées depuis 1989 pour son recyclage en centre culturel de rencontres pour les et artistes et créateurs. Les travaux se sont finalement achevés en 2001.(2)

Aude Buttiero

SOURCES:
(1) Centre Georges Pompidou, 2005
(2) Ministère de la Culture et des Communications

vendredi 3 avril 2009

Hommage au sculpteur Albert Feraud à Passy




Une sortie culturelle à ne pas manquer lors de votre séjour !

La station de ski de Flaine en Haute-Savoie

La station de ski Flaine fut développée progressivement entre 1961 et 1968 dans une vallée alpine de la Haute-Savoie. Le projet fut conçu et réalisé par une équipe dirigée par l'architecte Marcel Breuer.

Bâti face au soleil à flan de montagne, le village alpin occupe trois plateaux situés à une altitude d'environ 1500, 1600 et 1700 mètres. Le plateau inférieur correspond à un grand stationnement. Le cœur du village, qui inclut la station de ski en elle-même, se trouve sur le plateau intermédiaire. Les bâtiments qui le compose sont groupés autour d'une grande place à proximité de laquelle on trouve un ensemble de chalets de ski organisés en bandes. L'Hôtel Le Flaine et des unités d'appartements occupent le plateau supérieur.

L'architecture moderniste de béton des constructions qui composent l'ensemble refuse le régionalisme. Le site du projet était difficilement accessible par voie terrestre. Afin d'en faciliter la réalisation, une usine de préfabrication fut construite dans la vallée de l'Arve, située à une altitude de 500 mètres. L'usine fut reliée au chantier par un téléphérique conçu spécialement pour transporter les éléments préfabriqués.

L'hôtel Le Flaine, conçu par Breuer, est constitué d'un groupe de bâtiments distincts qui forment une bande. Ils présentent des façades de béton brut faîtes de panneaux préfabriqués traités en relief. À l'une des extrémités de la bande, le bâtiment connu sous le nom d'immeuble bételgeuse s'avance en portafaux au dessus de la vallée, porté par un assemblage de sections de béton en cantilever. Il s'agit d'un exploit technique remarquable.

Ce site sera visité le 7 mai (Jour 5) en compagnie de Jean-François Lyon-Caen, architecte DPLG, maitre-assistant, Ècole d'architecture de Grenoble, équipe de recherche architecture paysage montagne.



François Hudon

SOURCES:
Base de donnée Mérimée, Ministère de la Culture de France
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/
- Hôtel Le Flaine / Station Flaine (no. ref.: PA00118476)
- Immeuble Bételgeuse (no. ref.: PA00118477)

«Un village de neige en Haute-Savoie», L'architecture d'aujourd'hui, no 105, Jan.-Fév., 1962-1963, p.60-61

Papachristou, Tician. Marcel Breuer New Buildings and Projects, Praeger Publishers, New York, p.63-70

mercredi 1 avril 2009

Les gratte-ciel de Villeurbanne

Anatole Kopp, architecte et urbaniste français, se prononça sur Villeurbanne ainsi : « Il s’agit d’un exemple unique. Aucune autre opération, à notre connaissance, ne s’est ainsi attaquée au problème du centre-ville en y mêlant dès le départ toutes les fonctions d’un centre : 1500 logements, équipements sociaux et culturels, commerces, services publics et, symbole même du centre : l’hôtel de ville ». Apporter un centre-ville à la banlieue est une commande que le maire Lazare Gougon ancra dès 1925 à son programme politique afin d’éradiquer une fois pour toutes les tendances d’annexion de la Ville de Lyon, forte alors de son essor industriel et urbain. Le projet de Villeurbanne, lié à la sauvegarde de la société ouvrière, fut qualifié maintes fois d’utopie : il répondit néanmoins à une crise du logement qui affligeait à l’époque la France tout entière.

Un concours lancé en 1927 vit la proposition de l’architecte Môrice Leroux, une série de six immeubles de à redents aux lignes sobres, plaire aux autorités qui envisagèrent sa réalisation en plusieurs étapes. En quatre ans de construction (1927-1931), un projet grandiose de 45000 m2 prit forme se démarquant autant par sa facture que par sa conception du centre urbain. Le projet composé de deux tours de 18 étages et de six immeubles voué à l’habitation fut modelé sur les gratte-ciel américains. Assis sur des fondations sur pieux en béton au granulat de cailloux, les immeubles furent érigés à l’aide une charpente métallique dont l’esthétique de l’enveloppe mit en valeur le jeu des volumes simples conféré par l’architecte aux édifices. L’ensemble des gratte-ciel de Villeurbanne fut classé Zone de protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager en 1993.

Alessandra Mariani

Ce site a été visité le 4 mai 2009 en compagnie de Yves Belmont, conseiller pour l'architecture, DRAC Rhone-Alpes.

SOURCES:
Bourgin J., Delfante Charles, Villeurbanne: une histoire de gratte-ciel, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, Lyon, 1993
Clémençon A.-S., avec Edith Traverso et Alain Lagier, Les gratte-ciel de Villeurbanne, Éditions de l'imprimeur, 2004
Jadot B., Des nouvelles des gratte-ciel, Editing éditeur, 1994
Kopp A., Quand le moderne n’était pas un style mais une cause, Paris, École Nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris, 1988
Riboud M., Images de Villeurbanne - Images des gratte-ciel, Fondation nationale de la photographie éditeur, Paris, 1985
Bonneville M., «Le quartier des Gratte-ciel à Villeurbanne», L'idée de la ville: Actes du colloque international de Lyon, François Guéry (dir.), Collection Milieux, Éditions Champ Vallon, Seyssel, 1984
Bourgin Joëlle, La cité des gratte-ciel Villeurbanne, Rhône, Monumental, 2001, p.180-181
Cohen J.-L., «Architectures du Front populaire», Le Mouvement social, Editions l'Atelier n° 146 (Jan. - Mar., 1989), p. 49-59
Ehret G., «Les gratte-ciel de Villeurbanne à la conquête du grand large», Architecture d'aujourd'hui, n° 358, 2005, p. 66-71
Rioux J-P., «Les gratte-ciel de Villeurbanne», Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 86 (avril-juin 2005), Sciences Po University Press, p. 136-137

Les gratte-ciel de Villeurbanne

http://www.intellego/doc26549
Patrimoine du XXe, Les gratte-ciel de Villeurbanne (Rhône) La citadelle des citoyens

http://patrimoine-xx.culture.gouv.fr/pages/res_gratteciel_villeurbanne.html





dimanche 29 mars 2009

Sanatorium Martel de Janville



Le Sanatorium Martel de Janville, situé sur le Plateau d’Assy en Haute Savoie, a été conçu en 1934 par les architectes Pol Abraham (1891-1966) et Henri Jacques Le Même (1897-1997) et a été inauguré en 1937. Le plateau d’Assy, qui compte quatre sanatoriums, est la première station climatique de cure anti-tuberculose française. Au Sanatorium Martel de Janville, tous les services sont regroupés dans un bâtiment unique – construit en béton armé – et sont répartis dans deux ailes. L’aile sud accueille les 163 chambres et est asymétrique. La partie est compte 6 niveaux, alors que la partie ouest en compte neuf et est plus courte. L’avant-corps central héberge l’accueil, la bibliothèque, les salons, les salles à manger des militaires.


 
Les chambres, toutes orientées vers le sud, possèdent chacune un balcon. Ce dernier ne fait pas toute la largeur de la chambre et rythme la façade. Le corridor qui les dessert est orienté vers le nord. Ce plan permet un bon ensoleillement et favorise la ventilation, importants dans le traitement de la tuberculose. L’aile nord regroupe l’essentiel des services, notamment la buanderie, le service médical, les espaces réservés aux religieuses et aux infirmières et la chapelle. La facture générale du bâtiment est imposante, unitaire, rigoureuse et rationnelle. Elle correspond bien à la vocation militaire du bâtiment et l’absence d’ornementation respecte l’esthétique du temps. Le bâtiment a connu diverses modifications. La plus visible date de 1977, lorsque le bâtiment a été repeint en blanc. Sa couleur « rouge terre cuite claire » d’origine avait pour effet de trancher à la fois avec le blanc de la neige et avec le vert sombre des sapins. En ce qui concerne la vocation du lieu, les derniers patients tuberculeux quittent en 1978 et l’endroit est transformé en centre médical de 60 lits. Dès lors, le bâtiment est sous-utilisé. En 2006, le centre médical abandonne le lieu et, depuis, le bâtiment est désaffecté. Actuellement, un projet de reconversion en logements est en cours.

Amélie Dion


Ce site a été visité le 7 mai 2009 en compagnie de Anne Tobé, Centre de Recherche et d'Étude sur l'Histoire d'Assy.


ILLUSTRATIONS:
Sanatorium Martel de Janville, Plateau D’Assy, 1932-1934, Pol Abraham et Henri-Jacques Le Même. © A. Tobé, © Histoire et patrimoine, Groupe A. Crenn.

SOURCES:
Docomomo France
http://www.archi.fr/DOCOMOMO-FR/fiche-sanatorium-martel.htm
Conseil Architecture Urbanisme & Environnement, Haute-Savoie 74
http://www.caue74.fr/rub13_fr_7_43.html
http://www.caue74.fr/docs/dossiers_architectures/1059061522.pdf
http://www.caue74.fr/docs/dossiers_architectures/1059056675.pdf
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Rhône et Patrimoine & Solutions
http://www.caue69.fr/modules/news/article.php?storyid=15
http://www.caue69.fr/documents/dossiers%20de%20presse/DPSanatorium.pdf
Ixia Immobilier
http://www.ixia-immobilier.com/martel/index.php
Encyclopaedia Universalis, « Henry-Jacques Le Même »
http://www.universalis-edu.com/article2.php?napp=&nref=UN98061
Centre Pompidou « Pol Abraham »
http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/BD3F7C79679767ADC1257339002DC4A3?OpenDocument&sessionM=2.2.1&L=1

samedi 28 mars 2009

Site Eileen Gray-Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin


Le site Eileen Gray-Le Corbusier est situé en bord de mer, à Roquebrune-Cap-Martin. La villa E1027 (1926-1929) fut conçue par l’architecte Jean Badovici et Eileen Gray, qui réalisa la première maquette et effectua les dessins de l’aménagement intérieur et du mobilier. Le site corbuséen, quelques mètres plus loin, est composé de l’ancienne guinguette « L’Étoile de mer » (Thomas Rebutato,1948-1949), du cabanon (1952) de Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier, de sa baraque-atelier (1954), de cinq unités de camping (1954-1957) et de leurs terrains dépendants.
Le Corbusier fréquenta la villa dans les années trente et y peignit huit murales. Quelques années plus tard, en 1952, suite à une ébauche rapide sur le coin d’une table, Le Corbusier construisit un cabanon en cadeau à sa femme. En apparence simple, le cabanon comporte une unique pièce, mais suit le modèle du plan libre et est dimensionné selon le Modulor. Inscrit comme monument historique en 1994, le site corbuséen fut classé en 1996. Quoique la villa fût inscrite plus tôt, en 1975, son classement tarda toutefois jusqu’en qu’en 2000, ce qui protégea aussi le jardin et son terrain. Depuis le 1er mars 2001, les deux sites portent le label « patrimoine XXe siècle ». Le site corbuséen fait partie de la candidature qui a été soumise à l’UNESCO pour la Liste des sites du patrimoine mondial.
En 1979, le Conservatoire du Littoral acquit la propriété du cabanon, avant même sa reconnaissance aux MH. En 1999, le Conservatoire acquit celle de la villa avec la mairie de Roquebrune-Cap-Martin, et, finalement, tout le site en 2001, pour en pratiquer une gestion globale. La villa E1027, qui était dans un état déplorable lors de son classement, fait désormais partie d’un vaste programme de restauration depuis janvier 2007, sous la supervision de Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques. Le cabanon est pour le moment le seul à être ouvert au public grâce à des visites guidées, mais l’Association pour la sauvegarde du site Eileen Gray et le Corbuser à Roquebrune-Cap-Martin veut aussi ouvrir la villa au public et faire du site un centre de recherche sur l'architecture moderne accueillant des architectes et historiens de tous les pays.

Alexandra Georgescu Paquin


Ce site a été visité le 8 mai 2009.


SOURCES:
Base nationale Mérimée
Site patrimoine du XXe siècle de la drac paca

jeudi 12 mars 2009

Site Le Corbusier de Firminy-Vert 1953-1965

Firminy est une commune située à une dizaine de kilomètres de Saint-Étienne. Lieu d’exploitation de la houille depuis le moyen-âge, elle a ensuite été le site du développement d’une importante activité de production de fonte et d’acier à partir du XIXe siècle. Pour cette ville industrielle «noire», les autorités politiques locales et nationales ont initié à partir des années 50 un projet de ville nouvelle dit «Firminy-Vert». S’il ne fut pas associé au projet lancé par le maire, député et ministre Eugène Claudius-Petit, Le Corbusier en devint un acteur central, tant pour la conception de l’ensemble que pour chacun des éléments qui seront éventuellement construits. La Maison de la culture est le seul bâtiment qui ne soit pas considéré comme posthume; il fut achevé en 1965, peu de temps après la mort de l’architecte. Les autres éléments (l’Unité d’habitation, la stade et la piscine, et l’église Saint-Pierre) furent construits entre 1965 et 2006 sous la direction d’anciens collaborateurs de Le Corbusier. Chacun des bâtiments bénéficie d’une reconnaissance patrimoniale; certains sont protégés. Le site, qui fait partie du dossier de candidature de l’œuvre de Le Corbusier à l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial dans la catégorie «Urbanisme», constitue le deuxième ensemble le plus imposant de l’œuvre de Le Corbusier .


Marc Doré

Ce site a été visité le 6 mai 2009.


SOURCES :

Ville de Firminy

http://lecorbusier.ville-firminy.fr

Office de tourisme de Saint-Étienne et de sa région
http://www.sitelecorbusier.com/fr/
Fondation Le Corbusier
http://www.fondationlecorbusier.asso.fr/
Eugène Claudius-Petit
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Claudius-Petit
Pouvreau, Benoît, Un politique en architecture: Eugène Claudius-Petit (1907-1989), Paris, 2004, Éditions Le Moniteur, 358 p., ill.
http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/un-politique-en-architecture-9782281192230




mardi 10 mars 2009

Cité balnéaire de La Grande Motte, 1964-1988



À l’été 1962, le gouvernement de la France lance dans le Languedoc-Roussillon, une grande opération d’aménagement d’une station balnéaire capable d’endiguer le flot touristique français estival vers l’Espagne toute proche. Le gouvernement octroie alors la tâche de concevoir La Grande Motte à l’architecte Jean Balladur, qui vient de découvrir lors d’un voyage au Brésil la Brasilia d’Oscar Niemeyer. Cette architecture de béton influence le développement du projet Balladur qui s'emploie alors à mettre en œuvre toute la souplesse du béton moulé et préfabriqué. Balladur se rend ensuite au Mexique pour observer les pyramides précolombiennes du site de Teotihuacán, sorte d’évocation géométrique des montagnes qui entourent la plaine de Mexico. La Grande Motte évoquera à son tour les Cévennes. Comme toutes les villes nouvelles créées au cours de ces années, la Grande Motte entretient des liens étroits avec l'aménagement du territoire. La démarche conceptuelle de Balladur, va tendre à équilibrer tourisme et habitat, puis à concilier structures d'accueil et sites naturels. Le projet qui ne se fera pas sans oppositions, va tout de même aller de l’avant. En février 1965, la première drague arrive sur le chantier et en juillet 1967, le port est inauguré. À l’été 1968, les vacanciers découvrent l’architecture originale de cette cité balnéaire composée de pyramides alvéolées – figures masculines –, ainsi que de conques – figures féminines – qui semblent jaillir tout droit du sol. La station touristique devient officiellement une ville en 1974. Aujourd’hui, La Grande Motte est devenue l’une des stations préférées des Français issus de la classe moyenne. Aujourd’hui, cette ville est protégée par le label « Patrimoine du XXe siècle » et on y a établi une zone de protection du patrimoine architectural et urbain et du paysage (ZPPAUP). Utilisé par les acteurs administratifs, cet outil de protection vient s’ajouter à la loi de 1913 et à la protection des sites.








Soraya Bassil

Ce site a été visité le 13 mai 2009 en compagnie de Claude Prélorenzo, professeur, École nationale des Ponts et Chaussées, secrétaire général de la Fondation Le Corbusier.



Les Cahiers de la recherche architecturale, n° 32/33, 3e trimestre 1993
http://www.enpc.fr/enseignements/Picon/GrandeMotte.html%202009-03-06

Office de tourisme de La Grande Motte
http://www.ot-lagrandemotte.fr/

Mairie de La Grande Motte
http://www.lagrandemotte.fr/

Les patrimoines de l'architecture du XXe siècle en France







DOCUMENTAIRES: